Chapitre Wallonie de l'Internet Society (ISOC Wallonie)

L'Institut Jules Destrée (ONG) et son portail, Wallonie-en-ligne

LaFrancité, Portail rassemblant les sites du Savoir au sein de la Francophonie

Newropeans 2000, Congrès des citoyens et décideurs de toute l'Europe, pour façonner l'Europe de demain

Congrès Newropeans 2000 : Une porte largement ouverte sur l'Europe du XXIème siècle
Paris, 5-6-7 octobre 2000
Changement, technologie et complexité : Placer l'être humain au cœur de la société européenne du XXIème siècle

L'Internet Society (ISOC) :
un moteur sociétal pour la valorisation de la diversité culturelle sur l'Internet mondial
Marie-Anne Delahaut
Administratrice déléguée du chapitre Wallonie de l'Internet Society (ISOC Wallonie),
Conseillère, adjointe à la direction de l'Institut Jules Destrée

1. L'Internet Society
2. Les chapitres de l'ISOC
3. L'ISOC et la diversité culturelle sur l'internet
    L'Internet Societal Task Force (ISTF), appréhender le facteur humain dans l'univers virtuel
4. La diversité des langues et des cultures : un objectif relayé par l'Unesco et par la Communauté européenne
5. L'ISOC Wallonie et la diversité culturelle
6. Portail "LaFrancité.org" : bâtir un vaste répertoire organisé de données et de sources en langue française
Quelques photos du Congrès Newropeans et des participants de l'ISTF

 

1. L'Internet Society

1.1. Une ONG volontaire de recherche pour le développement technologique et sociétal de l'internet

L'Internet Society ISOC, http://www.isoc.org est une société sans but lucratif. C'est une institution de recherche et d'éducation dédiée au développement et à la propagation globale de l'internet. L'ISOC a été fondée par les inventeurs de l'internet, parmi lesquels notamment Vint Cerf, actuel chairman de l'Internet Societal Task Force (ISTF, groupe de travail sur les questions de société). L'ISOC est constituée sur base d'une charte et dirigée par un conseil d'administration élu démocratiquement. L'ISOC publie un Forum mensuel http://www.isoc.org/infosvc/forum/ par courrier électronique et une revue "papier" On the Internet (OTI) http://www.isoc.org/oti/, envoyés à tous ses membres. Elle organise un congrès mondial annuel, l'INET, dont la prochaine session se tiendra à Stockholm en juin 2001.

Depuis sa conception, dans les années soixante http://www.isoc.org/internet/history/, l'internet a connu une croissance époustouflante. Personne au monde ne possède ce réseau mondial de communication et beaucoup de gouvernements essaient de trouver comment arriver à le contrôler. Dès lors, l'internet a besoin d’un groupe constitué d'acteurs et d'usagers attentifs pour répondre aux questions fondamentales posées par les internautes du monde entier. L'ISOC a été conçue par des pionniers avec l'idée qu'il était vraiment important de faire partager le miracle de l'internet à tout le monde. Elle s'est engagée à assurer une veille active sur le développement technologique et sociétal de l'internet. L'ISOC est d'ailleurs convaincue que l'internet n'est encore qu'au début du développement qui devrait amener son intégration totale dans la communauté mondiale (de la même manière que l'électricité, déroutante à ses débuts, est désormais essentielle et "invisible" dans son utilisation quotidienne).

Les enjeux sont considérables, tant sur les plans techniques, administratifs, économiques et commerciaux que face aux questions de la construction d'une éthique et du fonctionnement de la société démocratique.

Les membres de l'ISOC sont des professionnels de l'internet, des bénévoles souvent passionnés par la recherche qui permet de mettre en œuvre la stratégie de cette organisation. Ils participent en ligne, par l'intermédiaire de listes de discussion, à l'élaboration de tous les projets de l'ISOC : missions, plans stratégiques, groupes de travail, élections, etc.

Dans le cadre de son objectif "l'internet pour tous", l'ISOC a organisé une campagne de recrutement dans les pays en voie de développement, avec des cotisations peu élevées (5 et 15 US$, 25 $ pour les étudiants, la cotisation de base étant de 35 US$). Il est également proposé à tous les autres membres de cotiser spécialement en faveur des membres de l'ISOC issus des pays du Tiers-Monde. L'inscription à l'ISOC peut évidemment se faire en ligne http://www.isoc.org/isoc/membership/ ou, pour l'aide aux pays en vie de développement : http://www.isoc.org/isoc/membership/emember/.

L'ISOC bénéficie, par ailleurs, de l'importante participation financière de nombreux membres issus d'organisations ou de sociétés dont les références sont disponibles aussi en ligne http://www.isoc.org/orgs/orgsbylevel.shtml.

 

1.2. La mission de l'ISOC : bâtir l'internet sur base d'une forte visibilité citoyenne

L'ISOC a pour mission d'assurer l'essor, l'évolution et l'utilisation de l'internet pour le bienfait de toutes et de tous à travers le monde. Si le plan technique du développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) occupe une part importante des travaux d'expertise, le plan sociétal tend à s'imposer fortement dans la mesure où les interlocuteurs actifs et motivés se manifestent de plus en plus nombreux, en provenance de tous les coins de la planète.

Les principes directeurs de l'ISOC sont notamment la participation ouverte, l'assistance mutuelle et le partage de la connaissance, la collaboration dynamique, la non-discrimination dans le respect de la démocratie et de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, l'autorégulation, la liberté d'expression, le respect de la vie privée, la sécurité en ligne.

Il appartient donc à l'ISOC de développer une visibilité adaptée à la société mondiale dans toute sa diversité. L'acquis de l'ISOC depuis 1992 sur le plan de la fiabilité, de l'expertise lui permet de revendiquer un héritage digne de crédibilité sur le plan de l'internet et d'espérer bâtir l'avenir de l'internet en fonction des exigences citoyennes requises tant pour le développement technologique que pour l'éducation et la formation des nouvelles générations dans le respect des valeurs fondamentales de l'humanité.

 

1.3. Le programme de l'ISOC : technologie, gouvernance, éducation et société

La mission de base de l'ISOC est concrétisée par les activités de l'IETF et de l'IAB, qu'elle a créés et qu'elle finance pour le développement des standards de l'internet :

- Internet Architecture Board http://www.iab.org/ : comité responsable de la définition de l'architecture globale de l'Internet. L'IAB est le groupe de conseil technique de l'ISOC. Il a la responsabilité d'élire les membres de l'IETF, de superviser les procédures utilisées pour construire l'architecture des protocoles et des standards utilisés par l'internet, de publier les requêtes et les décisions de l'IETF et de l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority http://www.iana.org, dont la mission est de "coordonner les fonctions centrales de l'internet global pour le bien public". L'IAB a un rôle de conseil pour l'ISOC et est son intermédiaire public pour ces questions dont il a la charge. Fondé en hommage à un autre de ses pionniers, le Jonathan B. Postel Center for Experimental Networking PCEN http://www.postel.org/ offre une perspective innovante de la recherche initiée par les pionniers de l'internet.

- Internet Engineering Task Force http://www.ietf.org/ : groupe de travail chargé de l'ingénierie et du développement des protocoles de l'Internet. L'IETF est une grande communauté internationale ouverte aux créateurs, aux opérateurs, aux constructeurs et aux chercheurs de réseaux concernés par l'évolution de l'architecture de l'internet et de l'exécution adéquate des protocoles qui y sont appliqués. Le Groupe français pour la participation à la Standardisation de l'Internet travaille à ces questions en français http://www.isoc.asso.fr/IETF/index.html .

L'une des prochaines activités proposées est le symposium Globecom2000, organisé à San Francisco du 27 novembre au 1er décembre 2000, au cours duquel Vint Cerf conduira l'atelier "IPv6 (Internet Protocol version 6) : le nouveau raz de marée de l'internet" http://www.comsoc.org/confs/IPv6.

- Internet Societal Task Force http://www.istf.org : groupe de travail qui étudie le contexte sociétal lié à l'implantation de l'internet et sera décrite spécifiquement ci-après.

 

1.4. Les actions spécifiques de veille et de promotion de l'internet organisées par l'ISOC

- Défense légale du terme "Internet" : l'ISOC a pris en charge la protection légale du mot "internet", en tant que concept, afin qu'il reste un terme générique descriptif et ne puisse pas être commercialisé.

- Congrès mondial annuel de l'ISOC http://www.isoc.org/inet2001/ : l'Inet rassemble les acteurs du cyberespace international, chaque année sur un continent différent : Suède (Stockholm) en 2001, Japon (Yokohama) en 2000, Etats-Unis (San José, Californie) en 1999, Suisse (Genève) en 1998, Malaisie (Kuala Lumpur) en 1997, Québec (Montréal) en 1996, Hawaï (Honolulu) en 1995, Tchéquie (Prague) en 1994.

- Sécurité de l'internet : le symposium annuel Network and Distributed System Security NDSS http://www.isoc.org/isoc/conferences/ndss/ coordonne les échanges d'informations techniques sur la sécurité de l'internet, essentielle pour favoriser la viabilité de l'ensemble des échanges commerciaux virtuels, parmi lesquels le commerce électronique.

- Sécurité des enfants sur l'internet http://www.isoc.org/internet/issues/children/  : l'ISOC bénéficie à ce sujet des recommandations de la vice-présidente de l'ISTF : Parry Aftab http://www.wiredkids.org/, avocate spécialisée en ce qui concerne la sécurité et le respect de la vie privée des enfants dans le cyberespace, mais aussi présidente du Comité d'action des Nations Unies pour le projet de protection des enfants conduit par l'UNESCO. L'Internet Society considère particulièrement important de s'assurer que tous les enfants - indépendamment de leurs origines, de leurs moyens financiers disponibles ou de leurs aptitudes physiques, ont droit à une expérience de qualité et enrichissante de l'internet. En vue de concrétiser cet objectif, l'ISOC travaille activement, avec les plus importants groupes de défense des enfants au plan mondial, afin d'établir une liste fiable de sites, tant d'éducation que de divertissement, sur l'internet au profit des enfants de tous les âges. De plus, l'ISOC propose d'aider les parents à superviser les sites visités par leurs enfants afin de leur fournir les moyens adéquats de tirer le meilleur parti des informations proposées sur le réseau mondial de l'internet. L'objectif est également de faire valoir que, au delà des sites déconseillés, l'internet constitue surtout une source de connaissances constructive pour tous. L'ISOC est persuadée que l'éducation est une des forces de l'humanité. Enseigner l'esprit critique aux enfants, tout en leur apprenant à se protéger de ce qui leur est néfaste, sont des clés qui permettent de préserver la sécurité, la sérénité et la vie privée des enfants sur l'internet.

- Programmes d'éducation et d'apprentissage de l'ISOC http://www.isoc.org/education/ : le développement durable est un enjeu constructeur d'avenir. Or, de même qu'il a modifié le contexte de la recherche et de la communication ces dernières années, l'internet est en train de changer la structure des échanges au niveau de la société, de l'éducation et du commerce - et ce partout dans le monde. Ces mutations ont de profonds impacts dans tous les secteurs de la société, mais aussi sur les citoyens de manière individuelle. Afin d'harmoniser l'accès et la gestion des TIC, l'ISOC assume un rôle d'éducation des institutions, des gouvernements et des individus, par le biais de séminaires, d'ateliers ou de programmes éducatifs (pistes en ligne : http://www.isoc.org/education/sitcs.shtml).

 

1.5. L'ISOC : un label universel de qualité et d'expertise pour le cyberespace

La renommée de l'ISOC dépend de l'action de ses membres et l'intérêt de tous serait de forger un "label" universel de qualité qui ferait de l'ISOC, seule ONG (organisation non gouvernementale) mondiale de gestion de l'internet, apolitique et sans but lucratif, l'intermédiaire autorisé de chaque pays en fonction de chaque contexte humanitaire et citoyen. Il s'agit là, de la part de l'ISOC, d'un engagement lourd à assumer s'il n'est pas relayé activement par des stratégies structurées. La visibilité de ces structures est un facteur primordial pour la croissance du nombre de membres de l'ISOC, tellement nécessaire à sa survie.

Nombre de réalisations de membres de l'ISOC se sont déjà concrétisées dans le monde et dans le cyberespace, dans les domaines du développement, de l'accessibilité, de la formation, de la protection de la vie privée ou de l'autorégulation. Un événement particulièrement connu est l'Internet Fiesta http://www.internet-fiesta.org, désormais une tradition et qui est née au départ de l'ISOC France. L'ISOC sponsorise et soutient de nombreuses initiatives favorisant l'usage de l'internet et l'essor de la "culture internet", en collaboration avec les organisations qui existent au niveau de l'infrastructure mondiale de l'internet en construction permanente.

Il est important aussi de souligner que l'ISOC ne fait pas de lobbying et qu'elle poursuit ses objectifs en toute indépendance.

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2. Les chapitres de l'ISOC

L'ISOC recense quelque 6000 membres répartis dans une centaine de pays http://www.isoc.org/isoc/chapters/. Pour concrétiser ses objectifs généraux sur le plan mondial, en s'appuyant sur les forces locales, l'ISOC s'est structurée en chapitres : chapitres reliant les pages Internet sur une entité géographique, mais aussi chapitres permettant une recherche et une mise en commun des acquis, à des personnes ou sociétés qui travaillent vers des objectifs communs. Soixante chapitres sont agréés à ce jour. L'ISOC compte beaucoup sur les chapitres qui lui permettent d'établir un relais dynamique entre la structure virtuelle de l'internet et la réalité appréhendée "sur Terre", dans chaque région ou pays concernés. Le rôle des chapitres est de faire la promotion locale de l'internet, d'agir sur l'éducation à l'internet, d'inscrire de nouveaux membres à l'ISOC, d'assurer le lien entre les membres et l'ISOC, de participer activement aux projets et à la politique de l'ISOC. 

L'actuel vice-président de l'Isoc, responsable des chapitres, Tarek Kamel (ISOC Egypte) http://www.isoc.org/isoc/chapters/chaprpt07200/ fait état, dans son rapport à l'Inet 2000 (Yokohama) d'une répartition des chapitres comme suit :

Régions

Chapitres

% chapitres agréés

Afrique

13

22

Amérique du Nord

11

19

Amérique du Sud

4

7

Amérique latine

1

2

Asie

5

8

Europe de l'Est

2

3

Europe de l'Ouest

20

34

Moyen Orient

2

3

Pacifique

2

3

En juin 2000, les pays ou régions suivants disposaient d'un chapitre de l'ISOC :

- Afrique : Afrique du Sud, Bénin, Cameroun, Egypte, Gabon, Gambie, Ghana, Madagascar, Mali, Maroc, Niger, Ouganda, ...

- Amérique du Nord : Canada, Canada, Québec, Canada, Toronto, USA, Californie, Los Angeles, USA, Columbia, USA, Floride, USA, Hawai, USA, Illinois, Chicago, USA, New Jersey, USA, New York, USA, Texas, ...

- Amérique latine : Argentine, Brésil, Mexique, Pérou, Venezuela, ...

- Asie, Corée, Japon, Philippines, Taiwan, Thaïlande,...

- Australie, Iles du Pacifique, ...

- Europe de l'Ouest : Allemagne, Angleterre, Belgique, Belgique, Wallonie, Danemark, Ecosse, Espagne, Espagne, [Aragon], Espagne, Andalousie, Espagne, Catalogne, Espagne, Galice, Finlande, France, Grèce, Italie, Norvège, Pays-Bas, Suède, Suisse, Genève, Turquie, ...

- Europe de l'Est : Bulgarie, Hongrie, , Moyen Orient, Arabie saoudite , Israël, ...

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3. L'ISOC et la diversité culturelle sur l'internet

Co-fondateur de l'internet, Vint Cerf en est un observateur privilégié. L'avis qu'il exprime mérite un instant d'attention http://www.wcom.com/about_the_company/cerfs_up/. J'en retiens notamment ceci :

"L'internet constitue l'un des plus puissants agents de liberté. L'internet expose la vérité aux yeux de ceux qui souhaitent la voir. C'est pourquoi certains gouvernements le craignent. L'internet est aussi une arme à double tranchant : les informations fantaisistes y circulent avec la même facilité. Aucun filtre ne permet de faire la différence entre la fiction et la réalité dans l'univers électronique de l'internet. Un seul outil existe : l'esprit critique. Il est essentiel de nous former à cet esprit critique : nous devons évaluer et sélectionner, choisir notre ligne de conduite. Voici la leçon qu'il nous appartient d'enseigner aux jeunes enfants pour les préparer à un nouveau siècle de changement social, économique et technologique. Nous devons former ensemble la résolution d'apprendre, à nos enfants, à réfléchir plus profondément à ce qu'ils voient et à ce qu'ils entendent. Cela, davantage que n'importe quel filtre électronique, construira les fondations sur lesquelles la vérité pourra se baser".

D'après Vinton G. Cerf, Truth and the Internet,
http://www.wcom.com/about_the_company/cerfs_up/prose/truth_and_internet.phtml

De fait, l'internet est bien plus qu'une source d'information : c'est aussi une infrastructure globale de communication. Les services disponibles par le biais des technologies numériques sont multiples aujourd'hui et il est permis de croire qu'ils connaîtront des développement inattendus dans les années à venir : selon Vint Cerf (Message ISTF, 03.10.2000), l'internet est en mesure de devenir une infrastructure de communication de base au XXIème siècle, remplaçant le téléphone et absorbant les médias actuels.

Fred Briggs (Message ISTF, 09.01.2000) pense que l'internet transforme profondément la structure de la société. Le directeur de WorldCom estime que, jusqu'à présent, les frontières et les cultures définissaient des critères de communication restreints même dans un monde de coopération. L'internet va transcender ces frontières et permettre la création de groupes d'intérêts internationaux, favorisant la formation d'une société plus homogène. Nous vivons la genèse d'une nouvelle culture dont nos petits-enfants auront à gérer le plein développement...

 

L'Internet Societal Task Force (ISTF), appréhender le facteur humain dans l'univers virtuel

Peu avant l'Inet 1999 à San José (Californie) et faisant suite aux débats en cours sur la liste de discussion des membres de l'ISOC, décision a été prise de créer un groupe de travail consacré aux enjeux sociétaux. L'Internet Societal Task Force http://www.istf.org a été lancée durant l'Inet et Vint Cerf a accepté d'en être le Chairman. Il a formulé les objectifs de cette nouvelle tâche sous le titre "L'internet est pour tous... Même pour les Martiens". De fait, les membres de l'ISOC et de l'ISTF envisagent le potentiel bénéfique de l'internet et souhaitent qu'il soit rendu accessible au plus grand nombre. Cependant, l'ISOC et l'ISTF considèrent également le créneau des abus possibles : leur objectif est de renforcer la protection des droits et des intérêts de l'individu face à cet outil de la mondialisation. Sans pouvoir résoudre toutes les questions liées à l'internet global, ils espèrent au moins aider les décideurs à identifier ces problèmes, leur permettre de comprendre quelles pistes sont possibles et quelles barrières restent à franchir pour la diffusion harmonieuse de l'internet.

L'ISTF fonctionne avec un président, un comité exécutif approuvé par le Conseil d'administration de l'ISOC et des groupes de travail. La participation est ouverte à toute personne qui souhaite s'inscrire en ligne à une liste de discussion ou à un groupe de travail .

Objectifs de l'ISTF :

- Analyser les étapes à suivre pour construire "l'internet pour tous";
- Etudier la manière dont les internautes utilisent les technologies de l'information et de la communication;
- Caractériser et classifier les enjeux sociaux et économiques liés à la croissance et à l'usage de l'internet;
- Identifier et décrire les critères locaux, régionaux et globaux qui conditionnent l'accès à l'internet et son utilisation;
- S'assurer que chaque personne qui peut bénéficier de l'internet peut aussi avoir l'opportunité de participer à son développement.

Activités de l'ISTF :

Les travaux de l'ISTF sont basés sur les propositions faites par ses membres. Les thèmes de réflexion principaux étudiés actuellement concernent l'accessibilité, l'éducation, l'économie, la régulation, la taxation et les logiciels. L'ISTF organisera des projets locaux d'éducation, si possible en coordination avec les chapitres, et des sessions spécifiques lors de l'Inet : ainsi, une réunion informelle de l'ISTF s'est tenue durant l'Inet 2000, accueillant des participants directs ou en ligne (http://inet.sfc.wide.ad.jp/).

Groupes de travail de l'ISTF :

Plusieurs groupes de travail sont actifs http://www.istf.org/wg.shtml :

- Accessibility, présidé par Mike Burks;
- PAPSI, Practical Application of Privacy and Security of Personal Information, présidé par Jonathan Robin;
- Cultures and Languages Diversity, présidé par Richard Delmas et mis à l'ordre du jour de l'ISOC Wallonie lors de ses premières rencontres en juin 2000 à Namur (Wallonie) http://www.wallonie-isoc.org/Actes_Rencontres_2000/index.htm;
- Public Software Work Group dont l'un des promoteurs est Wawa A. Ngenge.

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4. La diversité des langues et des cultures : un objectif relayé par l'Unesco et par la Communauté européenne

Nous devons être vigilants pour que la diversité culturelle puisse s'affirmer en harmonie et que les cultures renforcent leur visibilité dans le monde virtuel. C'est l'avenir de nos cultures propres qui est en jeu, plus encore pour les nouvelles générations dont l'éducation va passer par l'internet. La cohésion de la culture globale numérisée passe sans aucun doute par la connaissance et la mise en valeur des racines de chacun. Cette maîtrise liée au respect des principes de la démocratie peut servir de tremplin à une nouvelle forme de citoyenneté universelle.

 

L'Unesco et son Observatoire de la Société de l'Information font état de nombreuses études en cours :
http://www.unesco.org/webworld/observatory/doc_uni_access/multilingualism.shtml#IS.

Un rapport publié en juin 1997 établit un Palmarès des langues de la Toile construit notamment par l'ISOC http://www.isoc.org:8080/palmares.fr.html . L'analyse de 3.239 pages d'accueil montre que les dix premières langues de l'internet sont l'anglais (84 %), l'allemand (4,5 %), le japonais (3,1 %), le français (1,8 %), l'espagnol (1,2 %), le suédois (1,1 %), l'italien (1,0 %), le portugais (0,7 %) et le néerlandais (0,6 %).

Par ailleurs, l'ISOC a été invité par l'UNESCO à contribuer à une réflexion à propos de l'accès universel à l'information, ses défis et ses solutions. Les résultats de cette discussion seront publiés par l'UNESCO à l'occasion de Infoéthique 2000, troisième congrès international de l'UNESCO sur les défis éthiques, juridiques et de société du cyberespace, qui se tiendra à Paris du 13 au 15 novembre 2000 sur le thème "Le droit d'accès universel à l'information au XXIème siècle" : http://webworld.unesco.org/infoethics2000/fr_index.html.

 

L'Union européenne mesure également cet enjeu, comme le démontre l'initiative e-Europe, résultant du Conseil européen extraordinaire de Lisbonne, les 23 et 24 mars 2000 : Une société de l'information pour tous, Vers une Europe fondée sur l'innovation et le savoir. La Commission européenne considère les technologies numériques comme un moteur de croissance et d'emploi, de dynamisme et de compétitivité. Son programme vise à aider la population à acquérir les compétences adéquates pour mettre en place une société de l'information à vocation d'intégration. Relevons simplement les objectifs suivants : faire entrer la jeunesse européenne dans l'ère numérique et construire un accès Internet rapide pour les chercheurs et les étudiants http://www.europa.eu.int/comm/information_society/eeurope/objectives/index_fr.htm.

La Commission européenne a adopté, en mai 2000, une proposition de programme pluriannuel eContent, destiné à stimuler le développement et l'utilisation du contenu digital européen sur l'internet et à promouvoir la diversité linguistique sur les sites de l'internet européen http://europa.eu.int/comm/information_society/econtent/index_en.htm   De fait, il ne s'agit pas simplement de faciliter la traduction de documents ou de services. Le projet va bien au delà, afin de favoriser l'émergence de services multilingues intégrant la diversité culturelle dans l'approche des contenus. Ce programme, dont l'échéance finale est fixée à 2005, a pour but de développer des stratégies et des partenariats multilingues qui, a terme, devraient favoriser l'intégration des pays du Tiers-monde aux technologies virtuelles.

Ainsi, le journal Le Monde du 30 septembre confirme que "La rentrée marque la conversion des universités aux nouvelles technologies". Les échéances sont proches : de fin 2000 à fin 2003. Elles concernent assurément les domaines auxquels nous travaillons en liaison avec l'ISOC : la diversité des langues et des cultures, mais aussi la construction d'un espace européen de recherche relayé par des centres d'excellence assurant les performances multimédia dans chaque pays membre, ainsi que l'engagement de rendre tous les sites internet publics et leur contenu accessible aux personnes handicapées. Il nous appartient d'agir afin de rencontrer ces exigences essentielles.

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5. L'ISOC Wallonie et la diversité culturelle

La diversité culturelle trouve un exemple vivant dans l'Etat fédéral belge : trois cultures (flamande, allemande et romane), trois langues (allemand, néerlandais et français) et trois réalités socio-économiques différentes ont conduit l'Etat unitaire à se fédérer en communautés et régions. La Flandre, la Wallonie, la Communauté germanophone et, dans une certaine mesure, Bruxelles sont, dès lors, des entités fédérées. A ce titre, elles disposent chacune d'un Parlement et d'un gouvernement. Leurs compétences sont exclusives et - fait étonnant - la Constitution fédérale belge leur octroie la souveraineté de leurs relations internationales, y compris le droit de signer des traités, dans les domaines de leurs compétences. Les normes législatives fédérales et celles des entités fédérées sont d'ailleurs équipollentes.

La Région Wallonie est de culture romane et a pour langue officielle le français. Ainsi, le chapitre Wallonie a notamment pour objet "de promouvoir la Wallonie, la Francité et le développement harmonieux des différentes cultures dans le monde par le biais de l'internet, en renforçant la présence de la langue française sur les sites mondiaux, en collaboration avec les chapitres utilisant le français" http://www.wallonie-isoc.org/Isoc-Wallonie/Statuts1999-06-07.htm.

La participation aux listes internationales de l'ISOC et de l'ISTF permet de confirmer la difficulté vécue au quotidien par beaucoup d'internautes : argumenter une réflexion dans une langue qui n'est pas la sienne n'est pas toujours aisé. De fait, on peut estimer que environ 5 % des participants aux listes produisent 95 % des messages et qu'une grande majorité sont écrits, sur ces listes internationales, par des anglophones.

Il faut aussi souligner, dans ce domaine de participation active au débat public, que cette situation se trouvent accentuée en difficulté pour les femmes, parmi lesquelles, au niveau mondial, quelque 60 % sont maintenues illettrées. Une liste spécifique de l'ISOC se consacre d'ailleurs à entretenir le dialogue par rapport à cette question cruciale http://lyris.isoc.org/cgi-bin/lyris/lyris.pl.

Quant à la diversité des contenus, force est de constater que la majorité anglophone sur l'internet ne tient pas vraiment compte des sources proposées dans d'autres langues. Les moteurs de recherche anglophones ne référencent pas nécessairement les banques de données non construites en anglais. Ces observations rejoignent celles de la Commission européenne ou de l'Unesco et mettent en évidence l'importance d'une action.

Les conclusions des rencontres 2000 de l'Isoc Wallonie, sur le thème "Langues, Cultures et Internet : enjeux, stratégies et développement durable", insistent largement sur l'urgente nécessité de favoriser les échanges de travail, la consultation des sources et la valorisation des contenus dans la langue de chaque citoyen http://www.wallonie-isoc.org/Actes_Rencontres_2000/index.htm.

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6. Portail "LaFrancité.org" : bâtir un vaste répertoire organisé de données et de sources en langue française

Ces conclusions de la journée "Langues, Cultures et Internet", renforcées par la présence des présidents de l'ISOC France, de l'ISOC Québec, de l'ISOC Luxembourg et de l'ISOC Wallonie, ont conduit à la création d'un outil commun en langue française : le portail LaFrancité http://www.lafrancite.org qui a pour objectif de constituer un vaste répertoire organisé de données et de sources en langue française, reliant également les sites existant par le biais d'un anneau interactif ou par référencement sur le portail.

La Francité a été définie par Léopold-Sédar Senghor à Québec, Université de Laval, en septembre 1966 http://www.radio-france.fr/parvis/senghor.htm :

"La Francophonie est un mode de pensée et d'action : une certaine manière de poser les problèmes et d'en chercher les solutions. Encore une fois, c'est une communauté spirituelle : une "noosphère" autour de la terre. Bref, la Francophonie, c'est, par-delà la langue, la civilisation française; plus précisément, l'esprit de cette civilisation, c'est-à-dire la Culture française, que j'appellerai "la francité"".

De nombreux sites sont déjà inscrits dans l'anneau LaFrancité, qui propose une promenade au travers des sources du Savoir au sein de la francophonie. L'anneau et le classement thématique sont en construction permanente : le portail LaFrancité est hébergé et géré par l'Institut Jules Destrée, une ONG de Wallonie http://www.wallonie-en-ligne.net et le programme de l'anneau est élaboré par l'ISOC France. Cet outil devrait permettre à tout internaute francophone de développer sa connaissance en utilisant la langue française, sans se trouver assailli de publicités et sans risquer de mauvaises rencontres sur son chemin. Le portail LaFrancité devrait être inauguré officiellement en France, au Québec et en Wallonie. Il a trouvé écho en Afrique, par le biais de l'ISOC Gabon, qui s'est réjoui de cette porte nouvelle et gratuite vers des sites en français. Le portail est également construit avec l'objectif de rester accessible au plus grand nombre d'internautes.

Un tel outil, développé ici en français, devrait pouvoir s'implémenter dans toutes les langues : il favoriserait ainsi l'accès à la connaissance et au débat public pour chaque citoyen connecté à l'internet de par le monde. Au fil des heures passées à ces travaux face à l'écran, il est permis d'imaginer que, bientôt, les sources de toutes les cultures trouveront leur place en harmonie sur le grand réseau, dans une perspective humaniste.

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Quelques photos du Congrès Newropeans et des participants de l'ISTF

Page mise à jour le samedi 10 novembre 2001